Comme la plupart des aliments, le vin peut, aujourd'hui, être certifié bio. Et les vins bio ont un succès de plus en plus important, au fur et à mesure que l'offre de vins de qualité augmente.
Par rapport à un produit classique, le vin bio a ceci de particulier que le label recouvre à la fois les techniques de culture de la vigne et la vinification elle-même. En effet, la règlementation a été mise à jour en 2012 pour imposer des normes bios pour la fabrication du vin.
Des méthodes différentes
La culture de la vigne fait énormément appel aux pesticides. Comme pour toutes les cultures biologiques, la viticulture biologique se voit interdire l'utilisation d’engrais chimiques, de pesticides de synthèse et d’OGM. La qualité bio des sols et des produits doit être certifiée tous les douze à vingt-quatre mois par un organisme indépendant (AB Bio en France, en général).
Le règlement de 2012 a précisé les intrants interdits lors de la vinification, ou plutôt il a fait la liste des seuls intrants autorisés. Les lies, levures et écorces de levures doivent être elles-même d'origine biologique, tandis que les sulfate d'ammonium, acide scorbique, le kaolin (qui donne la porcelaine), le tartrate de calcium et le caramel – entre autres – sont interdits.
On voit que la plupart de ces intrants étaient en réalisés utilisés pour produire des vins de qualité moindre, chargés en sucre.
De même les températures de chauffage ne doivent pas dépasser les 70°. Ce qui veut dire que les vins sans alcool, inventés pour conquérir les marchés religieux, ne peuvent pas, par définition, être bios, la désalcoolisation se faisant grâce à un chauffage à la fois élevé et très rapide.
Le vin bio a-t-il un goût différent ?
Le grand débat sur la qualité gustative et nutritionnelle concerne aussi, mutatis mutandis, le vin bio. Il a eu pendant un certain temps mauvaise réputation, alors que, théoriquement, rien ne le justifie : il est tout à fait possible de faire une vinification traditionnelle de qualité, "à l'ancienne", en respectant le cahier des charges de 2012.
Si l'on en croit certains sommeliers, les vins bios auraient des particularités gustatives, ils seraient "plus proches du terroir", autrement dit plus rustiques que les vins normaux.
Pour d'autres, rien ne justifie cette différence de goût, en dehors d'une différence dans les traitements, et dans le fait que le cuivre utilisé pour traiter la vigne peut éventuellement se déposer sur les raisins (rassurez-vous, au stade de la mise en bouteille, il aura été éliminé).
In fine, le vin bio doit s'apprécier autant pour ses qualités intrinsèques que pour la démarche de culture raisonnable et respectueuse qu'il implique.