Magicien et grande illusion

Le monde change, la magie était autrefois un monde très fermé. A l’heure du numérique, l’art magique se métamorphose. Malheureusement des émissions apparaissent et qui dévoilent sans scrupule les secrets des magiciens. Longtemps refoulé de nos écran en France, le magicien masqué arrive et déverse ses émissions qui font la désolation des magiciens ayant investis plusieurs centaines d’Euros dans de grandes illusions.

La grande illusion nécessite toujours un matériel considérable par opposition au magicien close-up. On ne la pratique sur la scène des music-halls, des cabarets à grands spectacles, sur la piste des cirques. Elle reprend la plupart des thèmes de la moyenne illusion qu’elle adapte à des personnages en chair et en os ou à des grands animaux de préférence dangereux. C’est ici la partenaire du magicien qui apparaît dans un cube aux parois de papier translucide préalablement montré vide, ou qui s’élève sans support dans les airs en état de catalepsie avant de disparaître dans les plis d’un drap que l’illusionniste déploie au-dessus de la salle.

Les expériences de la grande illusion ont aussi leurs classiques. Le plus pur, le plus célèbre, sans doute celui aussi dont le secret est le plus rigoureux, est certainement la fameuse Malle des Indes où le magicien cadenasse sa partenaire après l’avoir soigneusement enfermée dans un sac, et d’un coup il réussit à prendre sa place alors qu’elle apparaît subitement à côté de la malle, ayant même réussi à changer de costume. La rapidité inouïe de cette expérience en assure le succès permanent. Vous trouverez dans la rubrique magicien Paris un artiste capable d’assurer cette animation.

En dépit d’une certaine entreprise de démystification systématique actuellement dans des émissions T.V., cette forme de magie conserve tout son crédit sur le public, mais pour combien de temps ? A la fin du XIX em siècle elle donna lieu à des spectacles complets et à de fastueuses mises en scène. On cite notamment celui de « The Great Carmo » qui ajoutait à son numéro un déploiement de luxe peu commun : trente personnes sur scène, des costumes chinois, persans, hindous, et des danses, de la musique, des canards, des serpents, un éléphant, un tigre .

Aujourd’hui, le magicien pour enfants est à la mode et la grande iIllusion se limite à des numéros très courts. Son style s’est purifié. Ses effets sont rapides, nets et enlevés, sa présentation est réduite à plus de simplicité. Mais cette évolution du style porte davantage sur l’apparence que sur le fond du numéro. Le music-hall y gagne peut-être, le merveilleux y perd à coup sûr. On s’obstine à ne plus présenter les tours de grande illusion qu’en fonction du ton général d’un programme de variétés où tous les genres se succèdent, alors qu’il faudrait envisager de se consacrer enfin et sans mauvaise conscience ni fausse pudeur à mettre en scène l’illusion.